Jusqu’à sa mort ce lundi 18 octobre du Covid-19, le général Colin Powell était un homme très respecté et adulé dans son pays. Il avait occupé de prestigieux postes sous différentes administrations américaines. Il était un homme qui plaçait son pays avant son parti politique. Mais, c’est sans doute son discours prononcé en février 2003 devant le Conseil de sécurité des Nations unies, discours dans lequel il a fait fort d’affirmer que les Etats-Unis disposaient de preuves de la présence d’armes de destruction massive en Irak, qui restera le plus dans les mémoires. D’autant plus que ce discours, n’était rien d’autre qu’un gros « mensonge d’État ».
Aussi bien au sein du parti démocrate qu’au sein du parti républicain des hommages pleuvent à la suite du décès de Colin Powell. Pour l’actuel président des Etats-Unis Joe Biden, Colin Powell était un homme qui plaçait son pays avant son parti politique. Colin Powell était longtemps républicain mais en 2008, il a pris ses distances avec le parti républicain et a soutenu des candidats démocrates notamment Barack Obama lorsqu’il était candidat à la présidentielle, puis Hillary Clinton et Joe Biden lors de l’élection de 2020. Un autre hommage très remarqué, est celui de l’ancien président Georges W Bush fils. C’était sous son administration, que Colin Powell avait servi comme Secrétaire d’Etat de 2000 à 2004. Colin Powell était un homme extrêmement respecté aussi bien à l’intérieur de son pays les Etats-Unis, qu’à l’extérieur. Pour l’ancien président Georges W Bush Jr. Il était « grand serviteur de l’État » très respecté.
Une figure très controversée
Le général Colin Powell était certes un grand homme d’État américain, une figure respectée de l’histoire américaine, mais il était aussi une figure très controversée. Il a occupé plusieurs postes prestigieux au cours de sa vie. Entre autres, celui du conseiller à la sécurité nationale sous l’administration Reagan, celui de Chef d’Etat-Major sous l’administration de Georges W. Bush père avant d’être le Secrétaire d’État sous l’administration de Georges W. Bush fils. C’est justement au moment où il était Secrétaire d’Etat lors de la présidence de Bush fils –il était le premier homme afro américain à avoir occupé ce poste-, qu’il pose un acte qu’il qualifiera lui-même des années plus tard d’une « tache indélébile » sur sa carrière et sa réputation. A la suite des attaques terroristes d’Al-Qaida contre les Etats-Unis, le général quatre étoiles de l’armée de Terre prononcera en février 2003 devant le Conseil de sécurité des Nations unies, un discours dans lequel il a fait d’affirmer que les Etats-Unis disposaient de preuves de la présence d’armes de destructions massives en Irak. Preuves qui en réalité n’étaient que mensonges. Un grossier montage puisqu’aucune arme de destruction massive n’a jamais été retrouvée en Irak. Un « mensonge d’État » qui a permis à George Bush Jr. de déclencher une guerre en Irak et d’envahir ainsi le pays. Guerre dont les conséquences dix-huit ans plus tard restent toujours dévastatrices.
Dans la civilisation occidentale, il n’est pas bien vu de dire du mal d’une personne décédée. Mais pas sûr que cela qu’en Irak et dans toute la région, Colin Powell soit salué à sa mort comme une figure respectée. Même s’il dira plus tard que ce discours, ce mensonge d’Etat, qui a dévasté et continue de dévaster un pays et toute une région, des milliers de morts, il l’a fait contre sa volonté.