Phénomène reprouvé par les textes, le travail des enfants continue à être pratiqué un peu partout dans le monde. En Afrique subsaharienne, ce phénomène inquiète avec des chiffres alarmants. Les causes de cette odieuse pratique sont connues, les mesures pour son éradication aussi.
La houe ou la pioche à la place de fournitures scolaires
En 1856, dans son poème Mélancolia, l’écrivain et poète français Victor Hugo dénonçant le travail des enfants, écrivait :
» Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules ?
Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules
Ils vont, de l’aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison, le même mouvement ».
Aujourd’hui, on pourrait penser que ce poème, cri de détresse d’un homme devant le travail, servitude infâme imposée à l’enfant, serait d’un autre âge. Hélas non. Le travail des mineurs est encore malheureusement bien d’actualité. Ils devraient être à l’école comme tant d’autres enfants de leur âge à jouer et à s’amuser dans la cour de la récréation. Mais ils sont dans les champs de cacao, de coton ou encore dans les mines de cobalt en République démocratique du Congo, dans les usines de traitement des métaux, dans les industries textiles en Inde et dans les cartels de la drogue et du sexe à travailler des heures durant dans des conditions déplorables. Ce sont eux, les enfants travailleurs de mauvais gré. Ils sont 160 millions à travers le monde, forcés de travailler contre de faibles rémunérations malgré eux et malgré leur jeune âge, dans des conditions déplorables et souvent dangereuses tant pour leur santé que pour leur développement moral. Ce phénomène est connu en Asie Pacifique mais l’Afrique subsaharienne est aussi une zone où les enfants de moins de quinze ans sont exploités au lieu d’aller étudier à l’école.
Les dernières estimations de l’Organisation Internationale du travail (OIT) montrent que l’Afrique concentre le plus grand nombre d’enfants qui travaillent. 59 millions d’enfants entre 5 et 17 ans sont donc impliqués dans des travaux les exposant à d’énormes dangers. Des enfants non scolarisés donc et mis au travail illégalement. »Un enfant sur dix travaillait en 2020, soit 160 millions d’enfants dans le monde. La situation a empiré pour la première fois en 20 ans, notamment en Afrique subsaharienne. Le travaildesenfants va encore s’aggraver avec la précarisation de millions de familles en raison de la pandémie de Covid-19’’ selon un article du site de TV5 intitulé Travail des enfants : la situation s’est aggravée avec la pandémie.
Soumis au travail pour subvenir aux besoins de la famille.
Le travail des enfants en Afrique subsaharienne trouve souvent sa cause dans la précarité des familles. En effet, en raison de la pauvreté généralisée, de l’accès insuffisant à l’éducation, et des conflits, les mineurs africains sont forcés de travailler pour subvenir aux besoins de leurs familles. Les parents ne gagnant pas assez d’argent pour nourrir et loger leur famille, les enfants sont mis à contribution. Ils sont contraints de travailler souvent pour leurs parents ou pour d’autres personnes.
S’il est vrai que des filières se sont développées pour recruter des enfants illégalement, la responsabilité des parents, tantes ou oncles …y est pour beaucoup dans ce vaste réseau de trafics d’enfants. Ces derniers sont forcés de travailler dans des conditions compromettant leur santé à long terme (en raison des poussières toxiques qu’ils inhalent) et les exposant à de nombreux risques mortels tels que l’effondrement des mines. En Afrique subsaharienne, plus de 80% des enfants qui travaillent le font dans l’agriculture. Ils travaillent pour nourrir leur famille.
Des pays comme la Côte-d’Ivoire, le Mali, le Nigéria et le Rwanda ont pris des mesures pour lutter contre les pires formes du travail des enfants. Mais ces mesures semblent insuffisantes. Et le travail reste ardu vu que les grands groupes industriels occidentaux qui s’approvisionnent en Afrique ne font pas grand-chose pour mettre fin à ces pratiques malgré leurs nombreuses et grandioses dénonciations publiques contre ce phénomène.
Faire travailler un mineur c’est compromettre gravement son avenir et le priver d’une vie radieuse qu’il pourrait avoir avec de l’instruction, c’est l’empêcher d’avoir un emploi décent à l’âge adulte.
Améliorer l’éducation et donner un pouvoir d’achat aux parents, des solutions contre le travail des enfants
L’une des solutions à l’éradication du travail des enfants en Afrique est sans doute, des services scolaires adéquats. En effet, pour éradiquer le travail des enfants, il semble important de rendre l’école effectivement et totalement gratuite et permettre aux parents de pouvoir acheter les livres, cahiers et autres fournitures dont leurs enfants auront besoin pour bien travailler à l’école. Il faut par ailleurs rendre la scolarisation obligatoire sous peine de poursuites judiciaires. Cette mesure aura l’avantage de contraindre les parents à mettre leurs enfants à l’école au lieu de les laisser aux mains des trafiquants et des personnes véreuses qui leur font faire travailler. Il faut ensuite donner aux parents, un pouvoir d’achat qui leur permettra de subvenir au minimum de leurs besoins et ainsi ne plus être tentés de laisser leurs enfants aux réseaux de trafic des enfants. Les parents doivent donc être davantage sensibilisés sur les méfaits du travail des enfants. Sur les conséquences directes et indirectes sur leur vie future et sur la société. Les entreprises doivent être elles aussi sensibilisées. Mais par-dessus prendre des mesures répressives contre les entreprises qui emploient des enfants comme des travailleurs. Les enfants d’aujourd’hui sont les parents de demain. Quel avenir offrons-nous à notre société si nous hypothéquons par nos faits, l’avenir de nos futurs leaders ?