Véritable booster de l’économie, le marché des datacenters depuis quelques années ne cesse de s’accélérer sur le continent africain. L’Afrique du Sud caracole en tête de course tandis que l’Afrique subsaharienne peine encore à décoller véritablement.
Sur le continent africain, le marché des datacenters est en plein essor. Les chiffres d’affaires que ce secteur peut engranger sont impressionnants. On estime que d’ici à 2025, dans trois ans à peu près donc, le marché des datacenters africains pourrait franchir la barre des 3 milliards de dollars. Si l’Afrique pourra, grâce à la voie du cloud, accélérer sa marche vers la transformation digitale, pour l’heure seulement quelques pays du continent caracolent en tête du marché du cloud. Il s’agit notamment de l’Afrique du Sud, hub du cloud africain, du Kenya, du Maroc, du Nigeria et de l’Égypte. Mais depuis peu, d’autres pays se lancent sur le marché du cloud africain. On peut citer entre autres, le Togo, le Bénin et le Sénégal qui se sont dotés de leur Datacenter. Aujourd’hui en matière de dématérialisation, l’Afrique abrite à peine un pour cent des Datacenters existant au monde. Un fait qui pousse les pays africains à héberger la quasi-totalité de leurs données hors du continent.
Le marché du cloud, un booster de l’économie
A en croire le rapport “Data Center Market in Africa – Industry Outlook and Forecast 2020-2025” de Reportlinker.com (entreprise qui commercialise une prestation de moteur de recherche professionnel), le marché des datacenters en Afrique devrait progresser à un rythme annuel supérieur à 12% au cours de la période 2020-2025. C’est donc pour répondre aux besoins de croissance en matière digitale, que l’Afrique depuis quelques années améliore et étend son infrastructure de technologies de l’information et de la communication (TIC). Presque tout le monde s’accorde à le dire, l’Afrique est un vaste espace pour le marché du cloud. Avec la digitalisation, le marché du cloud pourra se révéler un véritable booster de son économie. D’autant plus que la demande en matière de dématérialisation y est de plus en plus grandissante. Les utilisateurs devenant de plus en plus nombreux, tout comme devient de plus en plus forte, l’adoption de logiciels d’entreprises. Ce qui constitue une énorme potentielle de développement du secteur. Cependant, il reste des défis majeurs à relever pour le marché du cloud en Afrique.
Convaincre les acteurs économiques
Certes le marché des datacenters en Afrique s’accélère mais les acteurs économiques ne sont pas encore tous convaincus des bienfaits, des avantages de la dématérialisation. Un enjeu majeur donc pour les investisseurs du secteur qui doivent faire feu de tout bois afin de les convaincre à passer des logiciels en tant que services –Software as a service ou Saas- et autres spécialisés dans les outils bureautiques etc. à la dématérialisation c’est-à-dire l’hébergement des données à distance, à l’extérieur des murs de leurs entreprises. Chose qui n’est pas encore totalement perçue comme naturelle et plus avantageuse par nombre de décideurs africains.
Des besoins réels pour une dématérialisation efficiente
Pour répondre efficacement aux besoins du continent en matière de dématérialisation informatique, hormis l’Afrique du Sud, l’Afrique a besoin de 1000 MW et de 700 installations selon un nouveau rapport de l’Association africaine des data center (ADCA) et Xalam Analytics. Certes le continent fait fort d’étendre ses infrastructures en matière de de technologies de l’information aux fins de se hisser au rang des grands acteurs du cloud computing du monde. Mais, de nombreux besoins sont à satisfaire pour permettre à l’Afrique de disposer de datacenters dignes de ce nom sur le continent. Au nombre de ces besoins, les problèmes récurrents d’énergie et les difficultés liées à la connexion à internet. L’absence d’infrastructures réseaux adéquates, notamment la couverture des câbles sous-marins qui jouent un rôle plus essentiel dans le secteur du datacenter et enfin, le déficit de compétences locales.
Dans un monde où tout se digitalise et où la maîtrise du numérique peut s’avérer être un outil redoutable au service du développement et d’une certaine indépendance, les datacenters en Afrique au regard de ces nombreux besoins et récurrentes difficultés, sont-ils un miroir aux alouettes ou un moteur de développement pour une réelle souveraineté numérique ?