L’Afrique est un continent de tous les paradoxes. Immensément riche avec une jeunesse dynamique, forte et extrêmement pauvre. Une jeunesse aux horizons bouchés, sans perspective. Mais, depuis quelques années, des initiatives novatrices et spectaculaires émergent du continent. Parmi elles, le business de l’économie verte. Une initiative qui permet à cette jeunesse de sortir de la précarité tout en dépolluant un continent qui ne s’occupe que peu ou prou d’elle.
L’Afrique a tardé à verdir son économie tant elle a eu du mal à se convertir à cette tendance. Mais aujourd’hui, partout sur le continent, des initiatives font florès. Quoique les autorités dans la plupart des pays freinent encore des quatre freins lorsqu’il s’agit de les financer. La question de la protection de la nature devenant de plus en plus accrue partout sur la planète très vite, l’idée d’une économie verte, protectrice et respectueuse de l’environnement prend une place prépondérante. La Banque Africaine de Développement (BAD) pour sa part est fortement convaincue qu’à « l’heure actuelle, l’adoption d’un mode de développement vert induira probablement une rentabilité économique accrue, un accès plus abordable à l’énergie, une hausse des emplois, une réduction de la pauvreté et moins de pénurie des biens publics, une baisse des dépenses de santé. »
Le marché du recyclage, alternative au chômage
Les quantités de déchets produits dans le monde par jour sont vertigineuses et donnent le tournis. En Afrique, des millions de tonnes de déchets sont produits quotidiennement. Des déchets provenant de la consommation de produits pour la plupart importés de l’extérieur. Parmi ces nombreux déchets, celui des plastiques est sans conteste, le plus important. Qu’à cela ne tienne. De jeunes entrepreneurs africains, de plus en plus ingénieux et inventifs, ont trouvé dans ces déchets, des filons de business. Le business du recyclage, de l’économie verte. Ils ont trouvé dans ces déchets, le moyen de créer des emplois et donc des sources de revenus. Ils recyclent alors ces millions de tonnes de déchets produits par le continent, pour en faire des sources de richesses et donc de l’autosuffisance. Sans grands moyens ni soutien, ces jeunes africains se lancent dans l’activité de recyclage de déchets. Ils créent donc par leurs seules inventivités, des emplois et protègent par ricochet l’environnement et la santé des populations.
Un secteur qui peine à trouver des partenaires
Si ces jeunes entrepreneurs d’un genre nouveau fascinent par leur ingéniosité, leur sens d’inventivité, ils peinent cependant à trouver des financements et des partenaires prêts à les soutenir et à les accompagner. Conséquences, il leur manque cruellement des machines adéquates pour recycler les déchets qu’ils collectent.
Quelques-uns de ces entrepreneurs verts, parviennent à sortir la tête hors de l’eau. C’est le cas de la start-up nigériane Wecyclers, lauréate 2018-2019 du Prix Roi Baudoin pour le développement en Afrique. Une récompense de 200 000 euros de la Fondation Roi Baudoin, remise aux personnes ayant œuvré de façon remarquable au développement en Afrique. La start-up a mis au point un système qui permet de collecter des déchets auprès de la population de Lagos contre des vivres ou produits ménagers. Elle lutte ainsi par la même occasion contre la pollution en recyclant les bouteilles en plastique collectées auprès des populations.
Nana B.