Très critique du gouvernement rwandais, Yvonne Idamange arrêtée en février 2021, a écopé ce jeudi 30 septembre 2021, de quinze ans de prison. Il lui est reproché la diffusion sur Youtube de vidéos d’incitation à la violence. Les accusations contre elle, portent sur l’incitation à l’insurrection, la publication de fausses rumeurs et le dénigrement des sites de mémoire du génocide.
Il ne fait bon de critiquer la gestion du pays par le président Paul Kagamé au Rwanda. Yvonne Idamange vient de l’apprendre à ses dépends. Elle qui vient d’être condamnée ce jeudi 30 octobre 2021 à quinze ans de prison par un tribunal du Rwanda pour incitation à la violence, à l’insurrection. Le tribunal lui reproche la publication de fausses rumeurs. Celle qui sur sa chaîne Youtube ‘‘ Idamange’’ aurait accusé le président rwandais Paul Kagame et son gouvernement d’instrumentaliser le génocide rwandais de 1994, d’avoir mis en place une dictature et d’avoir transformé les mémoriaux du génocide en attractions touristiques, et de ne pas trop se soucier des survivants dudit génocide. Il est aussi reproché à la Youtubeuse sa dénonciation des mesures de lutte contre le coronavirus mis en place par le gouvernement de Paul Kagame et des conséquences de cette politique de lutte de la maladie sur la population rwandaise. Yvonne selon le tribunal aurait dans ses vidéos appelé à l’insurrection. En appelant les généraux rwandais à libérer le Rwanda, elle se serait donc rendue coupable d’incitation à l’insurrection. Sur l’accusation de fausse nouvelle, il est reproché à Yvonne Idamange la publication de rumeurs annonçant la mort du président rwandais. Selon les magistrats du tribunal, le but poursuivi par la youtubeuse serait de provoquer des troubles à l’ordre public.
A 42 ans, mère de quatre enfants, Yvonne Idamange, qui se présente comme une survivante du génocide possède 18900 abonnés sur sa chaine sur laquelle elle publie régulièrement des vidéos très critiques du gouvernement rwandais. Des vidéos vues en moyenne 100 000 fois. A l’énoncé du verdict qui l’a déclaré coupable de six chefs d’accusation (….), la youtubeuse n’était pas présente. Elle a boycotté les audiences de la Cour à cause de son refus de diffuser le procès en ligne comme elle l’avait demandé. En plus des quinze ans de prison, elle est condamnée à payer une amende de deux milles dollars. Les magistrats du tribunal n’ont pas suivi l’accusation qui avait requis trente d’années de prison et une amende équivalent à six milles dollars.
Le régime de Paul kagame au pouvoir depuis la fin du génocide en 1994, est régulièrement accusé de violer les droits humains, de s’attaquer à la liberté d’expression, de s’en prendre à l’opposition. Sa répression de l’opposition est souvent pointée du doigt par les organisations de défenses des droits humains. En mars 2021, Human Rights Watch s’est dite inquiète des arrestations multiples des personnes qui critiquent le régime sur internet ou de leurs accusations. En 2020, ‘’‘au moins huit personnes commentant en lignes les affaires publiques – notamment l’impact des strictes mesures anti-covid sur les pauvres- ont été menacées, arrêtées ou poursuivies à en croire l’organisation. «Ceux que vous entendez parler sur internet, ils sont soit en Amérique, en Afrique du Sud ou en France. Et pensent être en sécurité. Ils sont loin, mais ils sont près du feu. Le jour où ils se rapprocheront, le feu les brûlera» ces propos sont rappelle l’organisation de défense des droits de l’homme des menaces proférées en 2019 par le président rwandais à l’encontre de ceux qui le critiquent en ligne.
Nana B.