Ils sont tous des piliers d’Alpha Conté, l’ancien président de la Guinée déchu le 5 septembre par un coup d’Etat mené par Mamady Doumbouya le nouveau président de la Guinée. C’est par un décret pris par le président de la transition, président du Conseil national de rassemblement pour le développement (CNRD), qu’ils sont appelés à « faire valoir leur droit à la retraite ».
Les militaires à la tête de la Guinée ont mis ce mardi 12 octobre 42 généraux et 2 amiraux à la retraite. Les 44 personnes visées par le décret du président du Conseil national de rassemblement pour le développement (CNRD), étaient toutes des proches d’Alpha Condé, l’ancien président renversé par un coup d’Etat le dimanche 5 septembre 2021. Ils avaient tous exercé de très hautes responsabilités sous le régime du président déchu qui briguait au moment de sa chute, un troisième mandat très controversé à la tête de son pays. Jusqu’à leur admission à la retraite, tous ces généraux et amiraux occupaient de hautes fonctions à l’état-major et dans les différents corps de l’armée.
Une mise à la retraite de la vieille garde
Parmi les nouveaux retraités, figurent le général Sékouba Konaté, ancien président de la transition militaire de 2009 à 2010 ; le général Namory Traoré, chef d’état-major jusqu’à sa retraite ce mardi 12 octobre, le général Bouréma Condé ancien ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, le général Rémy Lamah, ancien ministre de la Santé, ainsi que le général Ibrahima Baldé, haut commandant de la gendarmerie. Tous les corps de l’armée guinée semblent touchés par cette vague de retraite jugée forcée par certains. Mais on le voit bien, le colonel Mamady Doumbouya par cet acte, vient de mettre à la retraite, la vieille garde de l’armée. Un vent nouveau de la jeunesse souffle-t-il sur la Guinée ?
De belles intentions à tenir coûte que coûte
Dès sa prise du pouvoir le 5 septembre par le renversement de l’ancien président, le colonel Mamady Doumbouya multiplie les signes de sa volonté de sortir la Guinée de l’ornière. La junte a clairement affirmé qu’elle rendrait le pouvoir aux civils après les élections qui sanctionnent la fin de la transition. D’abord, le colonel s’est engagé à ne pas se présenter aux prochaines élections (nationales, locales etc.) tout comme les membres des institutions de transition. Ensuite, il nomme comme premier ministre de la transition, un civil, Mohamed Béavogui, 68 ans. Haut fonctionnaire international. Une personne restée longtemps loin du pays. De ses querelles et dissensions politiques. A sa prise de pouvoir, le colonel avait fait la promesse de rassembler tous les Guinéens. Il multiplie les gestes en ce sens. La noble et louable ambition de réaliser ‘‘une refondation de l’Etat’’, de lutter contre la corruption, de réformer le système électoral etc. semble prendre corps. De belles et louables intentions qu’il faudra tenir coûte que coûte. Pour faire mentir ceux qui pensent que ces belles intentions ont été déjà annoncées dans le passé et ne n’étaient que très rarement tenues.
Nana B.